Renard
Le museau du renard est pointu. Ses yeux sont à pupilles verticales. Son pelage est généralement brun-roux, mais varie du beige au brun et au roux vif. Les oreilles sont pointues, dressées, noires en arrière. La queue est longue et touffue. Au bout, elle est généralement plus ou moins blanche. Les lèvres sont blanches. De nombreux sujets ont une bande noire ou brune entre l’œil et le coin de la gueule. La gorge est souvent blanche, grise chez certains sujets qui ont aussi le ventre noir, notamment chez les renards charbonniers.
Il arrive que certains renards roux n’aient pas de poils de jarre et leur pelage paraît très laineux. Éclairés par une lampe électrique, les yeux paraissent bleus ou blancs, ou rougeâtres selon certains angles. Au printemps, la mue rend parfois le pelage bigarré. Les nouveaux poils apparaissent d’ abord en bas des pattes puis gagnent le haut du corps et les flancs en juillet, le dos et la queue à fin d’août. Au début de l’hiver, le pelage s’épaissit encore. Dans la nuit au clair de lune, leurs yeux sont rouge-orangé. Ils sont visibles de loin. Ce n’est pas rare de les observer de nuit dans les environs des refuges de montagne auprès desquels ils s’approchent en quête de nourriture ou de déchets organiques.
Dimensions
La longueur de son corps varie 90 à 120 cm dont 30 à 45 cm de queue. Sa hauteur: 40 cm. Son poids de 6 à 10 kg. Il possède 42 dents. Son espoir de vie varie de 7 à 9 ans maximum (souvent beaucoup moins).
Habitat
Le renard s’adapte à des milieux très variés : campagne cultivée, broussailles, bois, parcs, côtes, landes, en plaine et en montagne (jusqu’ à 2 500 m), dunes, faubourgs des villes où il y a des jardins et même au centre des agglomérations. Les grandes plantations de résineux sont fréquentées tant que la végétation herbacée subsiste, après quoi elles servent surtout de retraite. Il s’abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux blaireaux et qu’il modifie. Parfois il cohabite avec ces deux espèces. Le terrier se trouve généralement dans un talus ou dans une crevasse de rocher ou encore sous une grosse canalisation, etc. Le terrier a souvent plusieurs entrées (2 à 4). Il n’est occupé de façon régulière que par la femelle et ses petits, bien qu’elle puisse les mettre au monde à l’air libre dans les broussailles. Les traces de forage (déblais) ne prouvent pas qu’un terrier soit réellement occupé. Dans la journée, le renard s’abrite dans un éboulis, un tas de bois, sous des racines, dans un fossé où il se repose. Dans le terrier, la pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la mère.
La surface de son habitat varie entre 20 et 40 ha dans les villes, entre 200 et 600 ha dans la campagne cultivée et jusqu’à 4000 ha en montagne. La surface parcourue dépend de l’abondance des proies, des emplacements disponibles pour le terrier et de la structure du paysage. Les jeunes, âgés de 6 mois à 1 an, se dispersent entre 5 et 10km ente octobre et janvier inclus. Les mâles se déplacent plus que les femelles.
Indices de présence
On peut observer les empreintes sur les coulées empruntées au bord des champs et des fossés, sous les clôtures et les amas d’ordures proches des terriers. Elles sont plus ovales que celles de la plupart des chiens, mais ressemblent à celles de certains chiens de berger. Elles mesurent environ 4 à 5 cm de long et 4,5 cm de large (les postérieures sont un peu plus petites que les antérieures).
Une hypothétique ligne horizontale passant à la limite supérieure des coussinets centraux des deux empreintes, traverse les coussinets avant chez le chien et au dessous chez le renard.
Le pas laisse des empreintes espacées d’environ 30 cm. Sur les empreintes des doigts, on peut voir les marques des griffes. Les empreintes des renards sont plus arrondies que chez les chiens domestiques. Les 2 griffes centrales sont plus proches et sur la boue molle, les poils existants entre les pelotes plantaires laissent des rayures. Dans la neige, la voie d’un renard qui trotte est une piste régulière, la patte postérieure s’appuyant dans l’empreinte de la patte antérieure. Si la neige est épaisse, le renard peut s’appuyer plusieurs fois dans les mêmes empreintes. Il économise ainsi de l’énergie. Les fils de fer barbelés et les ronces retiennent parfois des poils là où le Renard est passé.
Les crottes sont souvent déposées sur une taupinière, une pierre, une touffe d’herbes, une souche d’arbre et au croisement de pistes. Elles ressemblent parfois à celles du chien domestique, mais sont généralement plus foncées, ont une odeur différente et sont plus denses. Elles peuvent contenir des poils et plumes; en été des fragments d’élytres de coléoptères et des pépins de fruits. Une de leurs extrémités est souvent spiralée et pointue.
Il arrive que le renard cache mal ses proies dont une partie reste visible à la surface du sol. Des restes de repas caractéristiques tels la tête des poulets parfois cachée à l’ écart du corps, la peau de lapin parfois retroussée comme un gant sur les pattes, la peau des hérissons intacte, les entrailles ayant été dévorées. Accusé de tuer des agneaux, mais souvent sans preuve quand il en tue un, les marques de ses dents sont visibles sur les épaules et les vertèbres cervicales sont écrasées. Les blessures dues aux canines supérieures sont distantes d’environ 3 cm. Celle des canines inférieures de 2,6 cm.
Nourriture
Le régime alimentaire du renard est très varié : rongeurs, lagomorphes, oiseaux, coléoptères, œufs, lombrics pris à la surface du sol par les nuits chaudes et humides. Il mange peu de musaraignes et de taupes, mais tue le hérisson. Il exploite les dépôts d’ordures, tas de compost, mangeoires pour oiseaux, etc. En été et en automne, il consomme les fruits tombés (pommes, prunes, etc.) et les baies, surtout des mûres. La ration quotidienne moyenne est environ de 500 g (120 kcal). Il n’est pas rare que le renard cache le surplus de nourriture. Il est capable de profiter d’aliments variés et nouveaux. Le renard ne mange pas de charogne.
Reproduction
L’accouplement a lieu de décembre à février quand les testicules des mâles augmentent six fois de volume. La fécondation des femelles n’est possible que durant 3 jours dans la période de 3 semaines que dure l’œstrus. Pendant cette période la vulve devient alors enflée, rose et humide. Après la copulation, le « verrouillage » qui suit dure jusqu’à 90 minutes. Les naissances ont lieu de mars à mai. La maturité sexuelle est effective à 10 mois. La durée de la gestation est de 52 à 53 jours. Chaque portée compte 4 ou 5 petits. La femelle possède 8 tétines parfois 10. A la naissance, le rapport mâles-femelles est généralement de 1/1. Il semble toutefois, qu’il y ait davantage de mâles à la naissance dans les populations à forte densité.
Les jeunes pèsent 100 g à la naissance. Ils possèdent une fourrure brun foncé veloutée (bout de la queue blanc chez les sujets qui l’auront à l’âge adulte). La face devient rousse à 4 semaines quand le museau s’allonge. Les oreilles grandissent vite et apparaissent en premier à la sortie du terrier. La denture de lait est complète entre 7 et 8 semaines. Aveugles et sourds à la naissance, les petits ont besoin de la chaleur maternelle durant les 2 ou 3 premières semaines. Les yeux s’ouvrent entre 11 et 14 jours et sont bleus jusqu’à 1 mois, puis deviennent bruns à couleur ambre et à pupille verticale. Le sevrage a lieu entre 6 à 12 semaines au maximum. Les deux parents s’occupent de leur progéniture, le mâle apportant les aliments à l’entrée du terrier où la femelle reste 2 à 5 jours après la mise-bas. Les renardeaux mangent de la viande dès l’âge de 4 semaines environ. Les jeunes prennent 50 g par jour entre 4 et 10 semaines. Après 6 mois, le bébé renard ne peut plus guère être distingué de l’adulte. Peu à peu, la femelle reste davantage au dehors pour échapper aux sollicitations des jeunes au terrier. Le mâle joue avec eux et les lèche. Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à l’automne. Dans un groupe, seule une femelle, parfois 2, reproduit même si dans le groupe il peut y avoir jusqu’ à 5 femelles.
Si deux renardes ont des petits, elles peuvent partager le même terrier. Celles qui ne se reproduisent pas (ce sont celles qui se trouvent au bas de la hiérarchie) peuvent nourrir, lécher et s’occuper des jeunes et les adopter s’ils deviennent orphelins.
Comportement
Le renard est le carnivore le plus abondant et le plus largement répandu dans le monde (de hémisphère nord de l’arctique à la zone subtropicale). En Europe, il reste le principal vecteur de la rage mais n’est pas le seul. Le gazage et le tir, longtemps employés pour réduire les effectifs du renard et empêcher l’extension de la maladie, ont eu peu d’efficacité et seul l’emploi d’un vaccin oral inclus dans des appâts, largués parfois par hélicoptère, a réellement eu des effets en Allemagne, en France et en Suisse. La gale peut tuer le renard qui, en se grattant, perd de la fourrure et peut mourir de froid. Il est sensible aux pesticides.
En général, il trotte à 6 à 13 km/h mais peut foncer à 60 km/h sur de brèves distances. Le renard a l’habitude de tuer plus qu’il ne lui en faut quand il pénètre dans un poulailler ou un élevage de faisans ou quand les oiseaux ne peuvent fuir. Ce comportement, souvent jugé comme amoral (le renard serait méchant, cruel, etc.), s’explique probablement par celui des victimes qui ne fuient pas. C’est pourquoi le renard n’aurait pas une réaction adéquate. Si quelques proies sont tuées en trop, le renard les cache et se souvient fort bien de l’emplacement où il les a mises. Il s’agit là d’une adaptation à l’irrégularité des ressources alimentaires. Les études menées récemment pour comprendre la « nocivité » du renard ont montré que ses dégâts dans les élevages (notamment sur les agneaux) et en ville sont faibles. Il peut concurrencer sérieusement les chasseurs qui élèvent et lâchent des oiseaux-gibier.
Sociabilité
Les groupements de renards sont variables. Les couples sont provisoires. On trouve des groupes de femelles et d’un mâle. Ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se reproduire. Dans certaines populations, environ 20 % des femelles présentent un avortement tardif (et non pas une absence de fécondation), ce qui est peut-être un moyen, pour celles qui sont dominées, de garder jusqu’au dernier moment une chance de se reproduire avec succès.
On a distingué au moins 28 émissions vocales différentes, glapissements typiques (plusieurs sujets peuvent donner de la voix simultanément), cris aigus, attribués aux femelles mais que les mâles lâchent aussi parfois (ces cris sont très fréquents pendant le rut, soit en janvier-février). On parvient à distinguer certains Renards à leur voix. On distingue aussi des cliquètements manifestant l’agressivité, des gémissements traduisant la soumission. Les adultes avertissent les jeunes de l’approche d’un danger en lançant un aboiement brusque et monosyllabique. La position des oreilles, de la queue, du corps et diverses expressions indiquent l’humeur de l’animal. La soumission extrême se manifeste par les oreilles rabattues, la gueule ouverte, les lèvres rétractées mais non plissées. L’agressivité est caractérisée par les oreilles abaissées latéralement, la gueule largement ouverte. Le salut d’un dominé se reconnaît à la queue agitée de gauche à droite. Les disputes se font par des bourrades, dos voûté, arrière-train tourné vers l’agresseur qui arrive. Si la bagarre est sérieuse, les adversaires se dressent sur leurs pattes postérieures et se poussent mutuellement aux épaules avec les pattes antérieures, la gueule ouverte.
Technique de chasse
Généralement, le renard se nourrit surtout de campagnols qui peuvent représenter plus de 50 % de son alimentation. En hiver, il est plus charognard. Au printemps surtout, il peut s’attaquer à des proies plus grosses, telles que le lapin, la marmotte et le lièvre variable en montagne, le lièvre brun, les jeunes faons de chevreuil, de cerf et de chamois, les poissons et les oiseaux. Il se nourrit des œufs et des oisillons des colonies côtières d’oiseaux.
La chasse aux campagnols est très particulière à observer : le renard avance doucement, en rampant. Lorsqu’il arrive à proximité de sa proie, il saute à un mètre de hauteur et plonge sur celle-ci. Parfois, il lui arrive de jouer avec sa victime. Lors de la chasse, c’est l’ouïe qui est le sens le plus utilisé.
Prédateurs
Les prédateurs du renard sont l’aigle royal, les chasseurs et les chiens. Les prédateurs du renardeau sont l’aigle royal, le hibou grand duc et le lynx.